Alexandre, sans papier et en prison : encore de mauvaises nouvelles

Circé nous donne des nouvelles d'Alexandre :
"Hier nous avons passé l'après-midi au tribunal pour Alexandre D., géorgien, qui a été arrêté au commissariat de Montargis où il était convoqué pour soi-disant une pièce manquante à son dossier.Il a été aussitôt arrêté et transféré au centre de rétention de Cercottes. Il a été dans un premier temps présenté mercredi au juge des libertés qui avait demandé sa remise en liberté. Le procureur a fait appel de la décision. Hier, de nouveau tribunal. Nous avons attendu pendant 3 heures et demie que le juge délibère tout seul ! Même les flics qui étaient là n'y ont rien compris. Toujours est-il qu'à 19h30 la décision est tombée. Et le juge a fait droit aux demandes du procureur. Pas de remise en liberté et centre de rétention pendant un maximum de 15 jours mais possibilité d'être expulsé à tout moment. Départ vers Cercottes dans un premier temps avant d'être transféré...où ? Nous craignons tous la région parisienne, au plus près de l'aéroport. Alexandre est comme je l'ai déjà dit est géorgien. Il a 32 ans, vit à Montargis avec sa compagne géorgienne comme lui,qui a obtenu une carte de séjour de 10 ans en tant que réfugiée politique. Il est aussi papa d'un bébé de 9 mois qui lui a tendu les bras en le voyant arrivé, mais comme il était menotté les mains dans le dos, il n'a pas pu que l'embrasser. Alexandre a pris des cours d'alphabétisation et a travaillé en tant que bénévole auprès des Restos du coeur. Le juge l'a regardé d'un air consterné lorsqu'il a répondu cela, alors que pour l'autre personne qui passait juste après lui et qui travaillait, le fait qu'il le fasse sans papier lui a valu de la part du procureur une belle diatribe concernant l'économie souterraine, les réseaux mafieux, etc...etc... Alexandre risque tout simplement la prison à son retour en Géorgie. Nous espérons pouvoir encore intervenir Lundi si d'ici là malheureusement Alexandre n'a pas été mis dans un avion direction TBILISSI, case prison à l'arrivée. Et comme rien n'est jamais fini, ce soir rassemblement devant à 18 h, pour protester contre l'arrestation indigne d'une maman brésilienne et de ses deux enfants. Une arrestation indigne au quartier des Blossières. Au petit matin, mercredi 9 avril, la maman brésilienne, Katarina ROAS DA SILVA, demeurant dans le quartier des Blossières, a été arrêtée par la police et emmenée, avec ses deux filles scolarisées, au commissariat pour y être mises en garde-à-vue. Cette arrestation est inadmissible, elle attendait une réponse à sa demande d’aide au retour pour retourner au Brésil ; la réponse de la préfecture a été l’arbitraire. Quel traumatisme pour ces deux petites filles, arraché à leur lit au petit matin entre plusieurs policiers, une honte pour notre pays. Pour les familles qui ont des enfants dans la même classe dont les enfants de Katarina, les questions et les interrogations vont fuser, les cauchemars aussi".
Le comité de soutien des Blossières, RESF 45, dénoncent ces méthodes arbitraires, et, appellent à un rassemblement : le vendredi 11 avril, à 18h, devant la Préfecture.