La société a peur et refuse de réfléchir

Publié le par Moonbloggeur

Voici le témoignage d'une lectrice de "Convergence", le mensuel du Secours Populaire Français. A méditer :

Début avril, j'ai subit une agression : à 87 ans, j'ai été projetée à terre pour être dépouillée de mon sac. J'ai eu le bras gauche fracturé. Il m'a semblé que mon agresseur, que j'ai vu s'enfuir, était jeune (plutôt petit et fluet). Je trouve le geste d'une grande lâcheté, mais j'ai commenté ainsi : "J'ignore tout du vécu de celui qui m'a attaquée. Comment pourrais-je le juger ?" Mais ce qui m'a effarée, ce sont les réactions de haine tout autour de moi. Certains regrettent même que la peine de mort ou le bagne soient abolis. C'est dire ! Mon agresseur n'a pas été identifié. Mais j'essaie de faire comprendre (quand c'est possible) que la prison ne peut remettre les jeunes dans le droit chemin, bien au contraire. Je suis entièrement d'accord avec Maria Ines et Estelle Hamon dans le débat de "Convergence" sur l'incarcération des mineurs. Les actes de délinquence se multipliant, et de façon très inquiétante, car des vies sont mises en danger, la société à peur et refuse de réfléchir.

Publié dans Sécurité

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S
Merci beaucoup BCT de ces citations. Bizarrement, cela me fait mal de les lire. La France est grande, disait Badinter... Bien que consciente que rien n'est acquis, j'y croyais, à cette grandeur. Ces quelques lignes me montrent un peu plus fortement qu'il s'agit du passé. J'ai mal à la France, celle dont nous pouvions être fiers, parce qu'elle avançait, qu'elle progressait, malgré des épisodes difficiles et douloureux. Où sont les avancées humaines ces dernières années ? Je crois que le dernier point qui m'ait permis d'être fière de mon pays, c'était son refus de la guerre en Irak. Et déjà, je m'étais sentie agréablement surprise, car je commençais à ne plus trop y croire. Nous faisons face à de trop profondes remises en cause de nos valeurs, et oui, effectivement, on dirait bien que notre société refuse de réfléchir. Sinon, nous n'en serions pas là.
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B
RAPPELS :<br /> Le 17 Août 1830 le Général de<br /> Lafayette exprime sa pensée: “Je pense contre l’opinion de mon honorable<br /> collègue, que l’abolition de la peine de mort est un principe, ou, pour mieux<br /> dire, un sentiment isolé qui reste indépendant des améliorations judiciaires<br /> dont je sens comme lui la nécessité. Je persisterai à la demander tant qu’on ne<br /> m’aura pas prouvé l’infaillibilité des jugements humains. Cette question,<br /> Messieurs, n’est pas nouvelle; l’abolition de la peine de mort a été demandée<br /> dans tous les temps par les publicistes les plus respectables. Elle le fut à<br /> l’Assemblée constituante par beaucoup de députés; je n’en citerai que trois;<br /> Adrien Duport, un des magistrats les plus éclairés; M. de Tracy, le père de mon<br /> honorable ami, l’auteur de l’admirable commentaire sur Montesquieu; enfin, le<br /> vertueux Larochefoucault, ce vrai type du grand, de l’excellent citoyen, si<br /> déplorablement, si lâchement assassiné à Gisors après le 10 août. Quel malheur,<br /> Messieurs, que l’abolition de la peine de mort n’ait pas été adoptée par<br /> l’Assemblée constituante! Que d’irréparables douleurs nous eussent été<br /> épargnées! Et la plupart de ceux mêmes qui ont concouru à cette foule de<br /> condamnation diverses, que n’auraient-ils pas donné peu de temps après pour<br /> racheter, fût-ce de leur sang même, la part qu’il y avaient prise? Je vous<br /> avoue, Messieurs que depuis nos orages politiques j’éprouve une invincible<br /> horreur pour la peine de mort. Notre révolution actuelle a un tout autre<br /> caractère que les révolutions précédentes. On y a vu réunie au patriotisme et<br /> au courage la plus haute générosité. Il est digne de cette dernière Révolution<br /> de se marquer dés les premiers jours par le grand acte d’humanité que mon<br /> honorable ami vient de vous demander. Je vote pour la prise en considération.”. Albert camus écrivit “Réflexions sur la peine capitale” avec Arthur Koestler, livre dans lequel il raconte entre<br /> autres la bouleversante matinée qu'a vécu son père après que celui-ci se soit<br /> rendu plein de compassion pour toute une famille victime de la fureur<br /> sanguinaire d'un déséquilibré à son exécution. Camus écrit: “Ce qu'il vit ce<br /> matin là, il n'en dit rien à personne. Ma mère raconte seulement qu'il rentra<br /> en coup de vent, le visage bouleversé, refusa de parler, s'étendit un moment<br /> sur le lit et se mit tout d'un coup à vomir. Il venait de découvrir la réalité<br /> qui se cachait sous les grandes formules dont on la masquait. Au lieu de penser<br /> aux enfants massacrés, il ne pouvait plus penser qu'à ce corps pantelant qu'on<br /> venait de jeter sur une planche pour lui couper le coup”.<br /> Robert Badinter à l’assemblée le<br /> 17 septembre 1981 (anniversaire bientôt…) :<br /> « La<br /> France est grande, non seulement par sa puissance, mais au-delà de sa<br /> puissance, par l'éclat des idées, des causes, de la générosité qui l'ont<br /> emporté aux moments privilégiés de son histoire. <br /> La France<br /> est grande parce qu'elle a été la première en Europe à abolir la torture malgré<br /> les esprits précautionneux qui, dans le pays, s'exclamaient à l'époque que,<br /> sans la torture, la justice française serait désarmée, que, sans la torture,<br /> les bons sujets seraient livrés aux scélérats. <br /> La France<br /> a été parmi les premiers pays du monde à abolir l'esclavage, ce crime qui<br /> déshonore encore l'humanité. <br /> Il se<br /> trouve que la France aura été, en dépit de tant d'efforts courageux, l'un des<br /> derniers pays, presque le dernier - et je baisse la voix pour le dire - en<br /> Europe occidentale, dont elle a été si souvent le foyer et le pôle, à abolir la<br /> peine de mort. ... ....l'abolition, en tant que<br /> telle, a toujours été une des grandes causes de la gauche française. Quand je<br /> dis gauche, comprenez-moi, j'entends forces de changement, forces de progrès,<br /> parfois forces de révolution, celles qui, en tout cas, font avancer l'histoire. »<br /> <br /> « Jaurès : "La peine<br /> de mort est contraire à ce que l'humanité depuis deux mille ans a pensé de plus<br /> haut et rêve de plus noble. Elle est contraire à la fois à l'esprit du<br /> christianisme et à l'esprit de la Révolution." »<br /> <br /> Pourquoi tant d’hommes et de<br /> démocrates ont demandé l’abolition.<br /> Frédéric Pottecher (Journaliste<br /> rapporteur des grands procès et fervent défenseur de l’abolition) l’avait déjà<br /> démontré maintes fois. Il en parlait déjà en 1908 :<br /> <br /> « En 1908, Briand, à son tour,<br /> entreprit de demander à la Chambre l'abolition. Curieusement, il ne le fit pas<br /> en usant de son éloquence. Il s'efforça de convaincre en représentant à la<br /> Chambre une donnée très simple, que l'expérience récente - de l'école positiviste<br /> - venait de mettre en lumière. <br /> Il fit observer en effet que, par<br /> suite du tempérament divers des Présidents de la République, qui se sont<br /> succédé à cette époque de grande stabilité sociale et économique, la pratique<br /> de la peine de mort avait singulièrement évolué pendant deux fois dix<br /> ans : 1888-1897, les Présidents faisaient exécuter ; 1898-1907, les<br /> Présidents - Loubet, Fallières - abhorraient la peine de mort et, par<br /> conséquent, accordaient systématiquement la grâce. Les données étaient<br /> claires : dans la première période où l'on pratique l'exécution :<br /> 3 066 homicides ; dans la seconde période, où la douceur des hommes<br /> fait qu'ils y répugnent et que la peine de mort disparaît de la pratique<br /> répressive : 1 068 homicides, près de la moitié. <br /> Telle est la raison pour laquelle<br /> Briand, au-delà même des principes, vint demander à la Chambre d'abolir la<br /> peine de mort qui, la France venait ainsi de le mesurer, n'était pas dissuasive. » <br /> <br /> <br />
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K
Il est tres sympa votre blog !!a bientot
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